Douze demeures... Treize 
                écrivains... 
                (treize à cause du couple Aragon-Elsa Triolet) 
             
            "Voilà de quoi occuper quelques jours 
              de loisirs et de belles heures de relecture. 
            A l'exception de rares âmes sombres ou 
              bohémiennes, qui ne se sentent vibrer qu'au café ou 
              dans une chambre d'hôtel, presque tous les écrivains 
              considèrent comme fondamentale l'équation travail = maison 
              + solitude. 
            Une maison n'est pas d'abord, pour l'écrivain, 
              un lieu familial ni un lieu de représentation sociale - même 
              si elle est aussi cela - elle est avant tout la forteresse et le 
              décor qui protègent les petites heures du matin et 
              celles, plus longues, de la nuit, passées la plume à 
              la main ou devant l'écran du "traitement de texte" 
              (quand ce n'est pas comme Flaubert à Croisset, à "gueuler" 
              la page à peine terminée...). 
            Quelle académie cette promenade ! 
            D'Est en Ouest, si j'ose dire: Mallarmé 
              et Tourgeniev, les Aragon, Alexandre Dumas et Jean-Jacques Rousseau, Zola 
              et Maeterlinck, Michelet et Corneille, Flaubert et Hugo, et plus 
              au nord, le mystérieux Clos Lupin de Maurice Leblanc. 
            Les plus modestes semblent avoir été 
              Corneille, Mallarmé, et, à sa façon, 
              artisanale et patiente, Zola : Médan est une maison-tirelire 
              où le romancier cachait ses économies. Les plus "châtelains" 
              furent  Michelet et Maeterlinck ; le plus bourgeois, 
              Hugo, et le plus fou, inventif, voire un peu mégalomane, 
              Alexandre Dumas. 
            Il faut, dans chacune de ces demeures, chercher 
              le secret. Secret d'un homme, secret d'un couple, secret d'une oeuvre. 
            "A mon estime, et à mon souvenir, 
              les plus émouvantes de ces maisons sont le pavillon de Croisset 
              - parce qu'il était au coeur battant du travail et qu'il 
              ne reste que lui - la maison de Zola parce qu'elle a été 
              bâtie à la force du travail ; celle de Tourgueniev 
              parce qu'il est le seul "immigré" de cette douzaine 
              d'artistes ; enfin le moulin de Villeneuve, parce que j'y ai passé 
              tant d'heures heureuses auprès d'Elsa et d'Aragon. Car elles 
              furent aussi cela, ces demeures : des lieux de l'admiration, de 
              l'amitié, de la fidélité. 
            Allez les visiter ! Faites durer ces miracles 
              : les écrivains morts s'ennuient si vous laissez leurs livres 
              fermés, leur maison vide." 
            François Nourissier 
            Renseignements 
              Tel: 33 (1) 47 27 45 51 et 33 (2) 35 23 62 35 
              Fax : 33 (2) 35 23 03 90 
              e-mail: routecrivains@aol.com 
               
            Siège de l'Association "Route Historique 
              des Maisons d'Ecrivains" : 
              13, avenue d'Eylau 75116 PARIS  
              Président : Maître François Papillard, conservateur 
              du Musée Michelet de Vascoeuil.
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